Start-up Aug 30, 2018

La Bavière, un tremplin : Celonis, la prochaine licorne de la Bavière

Rien n’est aussi fort qu’une idée qui arrive au moment opportun. Mais pour qu’un projet étudiant se transforme en une start-up qui devient en quelques années un leader mondial employant des centaines de personnes, il faut non seulement une idée mais aussi un emplacement adéquat. Nous avons examiné les facteurs géographiques qui ont permis à la start-up munichoise Celonis de devenir la « prochaine licorne ».

« La digitalisation est source d’une productivité incroyable. En même temps, les entreprises se voient aujourd’hui confrontées à une complexité accrue ; il est donc très utile d’observer à la loupe quels processus internes se déroulent comment », affirme Bastian Nominacher, l’un des trois fondateurs de Celonis. Et c’est précisément ce problème auquel remédie leur application logicielle, basée sur la technologie du « process mining » (exploration de processus) qui apporte actuellement aux entreprises une bien meilleure vue d’ensemble. Le but est d’identifier les processus inefficaces à l’aide de Data Analytics et de les optimiser. Prochainement, après l’intégration de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle, le logiciel Celonis sera en mesure de prévenir de manière autonome des problèmes et pénuries, ainsi que de fournir des recommandations intelligentes de façon entièrement automatique.

Une terre fertile : le paysage universitaire bavarois


Tout a commencé à l’Université technique de Munich (TU München). Bastian Nominacher a fait des études d’informatique d’entreprise et de Finance & Information Management, Martin Klenk a suivi une formation d’informatique et Alexander Rinke a obtenu son diplôme de mathématiques. Les trois hommes se sont rencontrés pour la première fois dans l’association estudiantine de conseil en entreprise Academy Consult München e.V.. Ils devaient analyser les processus de service internes pour la radio bavaroise. Une mission tellement couronnée de succès qu’ils ont finalement décidé de se mettre à leur compte en créant leur propre logiciel d’exploration de processus.

 

L’entretien : réseaux et soutien pour les start-u


Afin de s’accroître et d’établir durablement leur modèle économique sur le marché, plusieurs jeunes entreprises ont recours au soutien apporté par les hubs bavarois dédiés aux start-up, ainsi que les accélérateurs et incubateurs d’entreprises gérés par des universités ou des entreprises. Celonis agit différemment : Dès le début, la start-up a réussi à conquérir ses clients et à les convaincre, voire les enthousiasmer avec son produit. Tous les bénéfices ont été réinvestis dans de nouveaux employés et un bureau.

La croissance : des clients et partenaires tout près


Plusieurs entreprises prospères de toutes les industries sont implantées en Bavière. La région abrite non seulement des multinationales mais aussi des entreprises moyennes, et des marques mondialement connues y côtoient des champions cachés. Cet environnement a été propice à la croissance rapide de Celonis. Aujourd’hui, 30 pour cent des sociétés figurant dans le DAX utilisent le logiciel Celonis, dont des grands groupes comme Airbus, Bayer, RWE, Siemens, Nestlé et Vodafone, ainsi que les cabinets de conseil Deloitte et KPMG. L’entreprise a même récemment conclu un partenariat avec le fabricant de logiciels SAP qui propose désormais le logiciel dans sa gamme de produits.

La relève : une main-d’œuvre motivée et fraîchement diplômée


Munich a toujours été un site d’implantation idéal. Les deux grandes universités de la ville (TU München et LMU) ainsi que les divers établissements d’enseignement supérieur produisent un grand pool de talents qui se voit sans cesse complété par de nouveaux diplômés. Et cela fait la part belle à Celonis, l’entreprise employant désormais plus de 300 personnes sur plusieurs sites. D’ici 2020, la société entend dépasser la barre des 1 000 employés en ouvrant de nouvelles filiales, essentiellement aux États-Unis.

Le fertilisant : accès aux bailleurs de fonds


Ce qui avait commencé avec un capital de départ de 12 500 euros et des comptes étudiants vides est maintenant une institution riche en capitaux. Pour son expansion internationale, Celonis a obtenu au milieu de 2016 27,5 millions de dollars de la part des entreprises d’investissement Accel Partners et 83North. Deux années après, le leader mondial de l’exploration de processus s’est vu remettre 50 millions de dollars en plus dans le cadre d’un tour de table de série B. Celonis est désormais l’une des start-up allemandes les plus valorisées. Elle est ainsi devenue la plus jeune licorne, la société ayant dernièrement enregistré une valorisation légèrement supérieure à un milliard de dollars.

Or, l’histoire encore récente de la société Celonis montre bien que le succès et la croissance durable ne tombent pas du ciel. En plus d’une idée révolutionnaire et de fondateurs appropriés, ce sont aussi d’autres facteurs géographiques solides qui contribuent à la réussite d’une start-up. Et à ce niveau, la Bavière a plus à offrir que bien d’autres régions.