Mobility 03/06/2020

La Bavière fait bouger : Quelles sont les entreprises et start-up qui révolutionnent le trafic ?

Plus de 13 millions de personnes vivent seules en Bavière. Afin que la circulation publique puisse se faire sans encombres avec un nombre aussi élevé de participants, le progrès technologique est d'une nécessité absolue. Il n'est donc pas étonnant que la Bavière abrite des entreprises et start-up qui non seulement simplifient la mobilité, mais en plus la révolutionnent. Nous vous en présentons quelques-unes et vous donnons un aperçu des visions d'avenir de ces entreprises.

Lilium
 

La société Lilium a été fondée en 2015 dans la commune de Weßling, située non loin de Munich. Les quatre fondateurs, Daniel Wiegand, Sebastian Born, Patrick Nathen et Matthias Meiner, sont tous d'anciens ingénieurs ou doctorants de l'Université technique de Munich (TUM). Ils ont une idée bien à eux de la mobilité de demain en Bavière : plus aucun gaz d'échappement, plus aucune usure de pneu et plus aucun embouteillage. Afin que cette vision ne reste pas qu'une utopie, les quatre fondateurs travaillent sur la fabrication en série du Lilium Jet, accompagnés désormais de plus de 300 collaborateurs. Le Jet est ce que l'on appelle un eVTOL (electric-vertical-take-off-and-landing), autrement dit un aéronef à décollage et atterrissage verticaux. Les caractéristiques techniques sont impressionnantes :

  • Nombre de passagers : jusqu'à 5 personnes
  • Vitesse maximale : jusqu'à 300 km/h
  • Distance : jusqu'à 300 km 
  • Moteur : 36 moteurs électriques avec une puissance totale de 320 kW
     

Was für manche nach wilder Phantasie klingt, war einigen namhaften Geldgebern bereits Millionen wert: Insgesamt stecken bereits über Ce qui, pour certains, ne semble être qu'un pur fantasme, a déjà valu des millions pour quelques investisseurs renommés : au total, plus de 300 millions de dollars américains ont déjà été investis dans cette start-up âgée de seulement cinq ans. Parmi les investisseurs figurent entre autres Atomico, Tencent et le groupe d'investisseurs autour de l'entrepreneur Frank Thelen, Freigeist Capital. Plusieurs vols d'essai sans pilote ont déjà été effectués, aussi bien avec un prototype à deux places qu'avec un prototype à quatre places. Le biplace est actuellement en cours de procédure d'agrément par l'AESA (Agence européenne de la sécurité aérienne). Le nombre élevé de moteurs est dû à des questions de sécurité : même en cas de panne de quelques hélices carénées, un atterrissage en toute sécurité est garanti. Si la société Lilium GmbH atteint son objectif, nous pourrons, dans quelques années, commander tout simplement un Lilium Jet à la place d'un taxi habituel et nous laisser porter dans les airs, survolant embouteillages et autres désagréments. La fixation des prix sera orientée sur les courses de taxi, et les vols devraient ainsi être abordables pour la grande majorité. 

Le Lilium Jet (source : Lilium)

ParkHere
 

Tous ceux et celles qui considèrent que Lilium est trop hors-sol trouveront quelque chose de plus terre à terre avec la société ParkHere GmbH. Cette société aussi a ouvert ses portes en 2015, en tant que société dérivée de l'Université technique de Munich (TUM). Elle développe des capteurs autonomes en énergie pour la gestion de parcs de stationnement. Ce qui semble complexe, est facile à expliquer : les capteurs de ParkHere sont installés sur des places de stationnement et indiquent en temps réel et par radiocommunication mobile l'occupation ou non de ces dernières. Pour cela, elles n'ont besoin ni d'alimentation électrique ni de piles. Les avantages sont plus qu'évidents : finies les heures interminables à chercher une place de stationnement, votre téléphone portable ou même votre voiture vous indique où se trouve la place de stationnement la plus proche. Actuellement, les essais se concentrent sur les places de stationnement avec bornes de recharge pour les véhicules électriques. Ainsi, l'entreprise aide à accroître l'attractivité de l'électromobilité en Bavière et à rendre cette dernière plus pratique au quotidien. Par ailleurs, en minimisant la circulation des véhicules cherchant une place, elle contribue à la préservation de l'environnement. ParkHere travaille d'ores et déjà en collaboration fructueuse avec un certain nombre d'entreprises telles que par exemple BMW ou Telefónica München.


Ionity
 

Bien qu'elle ait été fondée au mois d'octobre 2017 seulement, la société Ionity n'en est pas forcément pour autant une start-up classique. Établie à Munich, cette entreprise est une joint-venture regroupant BMW, Daimler, Ford, Audi, VW, Porsche et, depuis 2019, également Hyundai. Ionity a pour objectif de développer un réseau de bornes de recharge « High Power Charging » (HPC) publiques le long des routes principales européennes d'ici 2020. Cette expansion doit rendre la mobilité électrique possible sur de longues distances depuis la Bavière. L'objectif visé est un nombre total de 400 stations réparties dans 18 pays. Il est prévu que les bornes HPC se trouvent à une distance maximale de 120 kilomètres les unes des autres. L'Union européenne aussi soutient ce projet avec des subventions : jusqu'à présent, celle-ci a investi près de 39 millions d'euros. La Bavière représente donc le berceau de l'électromobilité européenne.

Borne de recharge pour véhicules électriques

Sono Motors
 

À quoi bon avoir des places de stationnement et des bornes de recharge si personne ne peut les utiliser ? Fondée initialement à Francfort, la société Sono Motors a désormais transféré son siège social à Munich. Cette start-up fondée en janvier 2016 travaille sur la Sion. Il s'agit là d'une voiture électrique capable de se recharger elle-même via des cellules photovoltaïques. Jusqu'à présent, plus de 10 000 précommandes ont d'ores et déjà été enregistrées pour cette voiture, dont le nouveau prix de seulement 16 000 euros se veut relativement raisonnable. Mais la Sion n'est pas simplement une vulgaire voiture électrique de plus. On pourrait dire qu'elle rassemble tous les avantages qu'une voiture électrique et numérique peut avoir :

  • Une recharge constante à travers des cellules photovoltaïques.
  • De l'énergie pour tous : la Sion peut être utilisée par les passants à titre de borne de recharge.
  • Une mobilité pour tous : la Sion peut être louée à la dernière minute à travers une application.
  • Des réparations bon marché : les pièces de rechange sont fabriquées via une imprimante 3D, les données sont accessibles au public, tout comme des consignes de montage pour les profanes.
La Sion de Sono Motors (source : Sono Motors)

Il en résulte parallèlement plusieurs avantages qui non seulement permettent la mobilité de demain en Bavière, mais qui plus est, pourraient également la façonner. D'une part, l'utilité : la Sion peut recharger sa batterie bidirectionnelle non seulement sur des prises à recharge rapide mais également sur des prises d'habitation. Elle peut également, si son propriétaire le souhaite, la mettre à disposition des passants comme source d'énergie. Toutefois, cela ne se résume pas uniquement à la simple recharge de téléphones portables. En effet, la Sion peut également donner du jus à d'autres véhicules électriques.

Outre cette fonction, que Sono Motors appelle « Powersharing », les propriétaires de la Sion peuvent également proposer du covoiturage (« Ridesharing »), voire même louer l'ensemble de leur voiture (« Carsharing »), à d'autres personnes à travers une application propre.

Le prix abordable de cette voiture, les Munichois l'atteignent en exploitant des brevets expirés d'autres constructeurs automobiles qui sont désormais à libre disposition. Toutefois, la batterie fera probablement l'objet d'un loyer mensuel, à moins qu'il y ait suffisamment d'intéressés qui acceptent de débourser près de 9 500 euros de plus pour une batterie.

Début 2020, la société Sono Motors a défrayé la chronique avec la collecte de 53 millions d'euros en l'espace de 50 jours seulement dans le cadre d'une des plus grandes campagnes de financement participatif d'Europe, en vue de la poursuite du développement, de la production et des essais. Ce capital tout neuf va permettre d'agrandir l'équipe et de poursuivre le développement de la Sion ; selon Sono Motors, les premiers véhicules devraient sortir de la chaîne de montage à des fins de réception par type et de garantie de processus en 2021. La livraison aux clients est prévue à compter de l'année 2022.


Mobilité sur le site technologique bavarois
 

Ces jeunes entreprises prospères démontrent avec brio la manière dont le domaine de compétence « Automotive » est complété du domaine « Mobility » plus large dans toute la Bavière. Les longues années d'efforts des instances politiques, économiques et dans le domaine de la recherche portent désormais leurs fruits. Par ailleurs, en début d'année, l'importance de l'État bavarois dans le domaine de la mobilité à l'échelle internationale a de nouveau été mise en exergue lors de l'annonce du transfert du Salon international de l'automobile IAA de Francfort à Munich. La capitale bavaroise est parvenue à s'imposer face à des concurrents tels que Berlin et Hambourg. Selon les organisateurs de l'événement, avec la région métropolitaine, une plateforme d'innovation intersectorielle pour la mobilité de demain devrait être mise en place. Mais la Bavière est capable de marquer des points également en tant que site économique dans son ensemble, comme le montre une étude sur les facteurs de site de l'année 2019, établie à l'échelle internationale.