Aérospatiale 06/06/2014

Aéronautique et médias : Deux secteurs bavarois puissants qui échangent beaucoup avec les USA

Du 31 mai au 6 juin, une délégation de scientifiques et entrepreneurs bavarois issus des secteurs de l'aéronautique et des médias ont visité les états américains de la Géorgie, de la Caroline du Sud et de l'Alabama sous la direction du Secrétaire d'Etat, Franz Josef Pschierer. Le Dr Klaus-Peter Potthast, directeur du département Médias et Internet du Ministère bavarois de l'Economie et des Médias, de l'Energie et des Technologies, faisait partie du voyage et nous a fait part de ses observations.

A Atlanta, la première étape de notre visite aux USA, une petite partie de la délégation concentrée autour du président de la BLM (autorité chargée des nouveaux médias de Bavière), Siegfried Schneider, s'est consacrée à nouer des contacts avec la chaîne d'infos américaine CNN le jour de notre arrivée, chaîne qui organise la cérémonie du CNN Award à Munich.

Lundi, nous avons rendu visite à l'avionneur, Lockheed Martin. S'il persistait encore des doutes parmi les participants de la délégation bavaroise sur l'importance des projets de Lockheed Martin, le contrôle de sécurité fastidieux était là bien avant, pour nous convaincre du contraire. Là où on va fabriquer aujourd'hui le modèle C130 et peut-être bientôt, un nouveau bombardier furtif, l'avion de chasse originaire de l'armée allemande était leur précurseur il y a des décennies. Le Secrétaire d'Etat, Franz Josef Pschierer, s'est rappelé l'époque où il était à l'armée de l'air et la relation ambivalente avec ce type d'avion. Un colloque a eu lieu dans la matinée avec les experts de l'aéronautique des deux pays. Le soir, on ne lisait que la satisfaction sur les visages. L'hospitalité légendaire des états du Sud, qui ne nous a pas fait défaut à l'accueil des régions puissantes (entre autres, Québec, Haute-Autriche et Bavière) à Atlanta, n'y était pas pour rien.

Paysage médiatique allemand – paysage médiatique américain

Lors de la visite de l'entreprise de radio-télévision publique géorgienne (GPB), il était question du deuxième sujet principal de ce voyage, les médias. On doit mentionner l'air incrédule de Teya Ryan, présidente de la station de radio, quand elle a entendu le chiffre de 7,5 milliards d'euros de prestations financières accordées à l'ARD et à la ZDF allemandes. La différence par rapport au système américain était très nette. Ce sont 425 millions de dollars américains qui sont disponibles pour toutes les stations radio publiques dans 50 états américains par an. Différents programmes télévisés et radiodiffusés sont financés par ce montant. Près d'un tiers des coûts doit être couvert par des dons. La "monétarisation" du bâtiment fournit une autre contribution. Actuellement, c'est par exemple, une troupe de théâtre irlandaise qui utilise un studio. La grande époque des radiodiffuseurs publics était les années où il n'existait que les trois grands réseaux. Aujourd'hui, GPB réalise un audimat d'environ 2 millions de spectateurs par semaine. Cependant, Teya Ryan croit à un retour car les chaînes thématiques que beaucoup de spectateurs parcourent, vont être équipées avec moins de moyens et vont donc, devenir moins attractives. Les hôtes allemands regardent, écoutent et s'étonnent : Si j'en ai l'occasion, je le raconterais à des représentants de la radio bavaroise. Peut-être que la gratitude et la créativité croîtront.

Faire du neuf avec du vieux : les anciens appareils redeviennent aptes à voler
Le calendrier rigoureux ne nous laisse pas le temps de souffler. Retour rapide à l'aéronautique : Comme chez Lockheed Martin, les experts du centre Mercer Engineering Center planchent aussi sur les avions de type C130. Toutefois, chez Warner Robins, site à mi-chemin entre Atlanta et Savannah, on ne fabrique pas de nouveaux avions, mais on rend plutôt d'anciens appareils aptes à voler et on les transforme en les mettant à la pointe de la technologie. Les instructions concises et explications précises du second intervenant contrastaient avec les propos agréablement clairs de sa collègue intervenue avant et ont fait tomber son masque d'ancien officier de l'armée de l'air. Sans connexion étroite avec l'armée - la Robins Air Force Base n'est pas très éloignée - il n'y aurait sûrement pas de "Mercer Engineering Research Center", entreprise spin-off de l'école d'ingénieurs privée Mercer. Manifestement, les USA n'ont pas peur du contact avec le client de l'armée de l'air. En ce qui concerne le centre d'ingénierie (Engineering Center), l'activité principale de réparation des appareils de l'Air Force, semble valoir le coup. Un accueil chaleureux, des cupcakes aussi colorés que délicieux, et quoi d'autre ? Les scientifiques faisant partie du voyage, restent relaxés : "Ils aident l'Air Force à économiser de l'argent."

Jet privé à l'autonomie de vol la plus importante
Pendant les présentations du président et des vice-présidents de l'avionneur Gulfstream, nous avons le sentiment suivant : ici, les gens sont fiers du nouveau projet, le jet privé G650ER qui sera disponible à partir de 2015 et qui bénéficie d'une autonomie de vol incomparable de presque 14 000 km. Mais les colloques ont aussi démontré ceci : le secteur de l'aéronautique bavarois n'a pas à avoir honte. Une de ces entreprises semble déjà se préparer à s'installer au siège de l'entreprise à Savannah. On ne pouvait voir que des visages détendus.

De nouveaux avions pour le trafic national
Un autre temps fort du voyage était la visite de l'usine Airbus de Mobile/Alabama. L'assemblage final des avions de la série A320 devrait avoir lieu ici à partir de 2015. Le hall de montage est encore en construction, mais devrait être fini à temps. Le marché américain devrait être immédiatement desservi grâce à l'engagement avec des entreprises de Mobile. Les prévisions de croissance positives se sont éveillées grâce au grand besoin de rénovation des compagnies de navigation aérienne américaines en matière de trafic national. Les demandes concernent surtout les appareils à un couloir, comme l'Airbus 321.

Le Savannah College of Art and Design
En tant qu'amateur de l'économie créative, j'ai aussi visité le "Savannah College of Art and Design"(SCAD) de Savannah : Une représentante du SCAD m'a raconté "We are simply unique". Le SCAD a été fondé en 1978. Les instituts universitaires qui regroupent tous les secteurs artistiques et créatifs sont repartis dans toute la ville. Autant dans les ateliers modernisés que dans les bâtiments historiques. On y enseigne même le théâtre et le sport. Je rends une visite aux développeurs de jeux, au département de conception et aux artistes des arts graphiques. Aujourd'hui, je ne vois pas d'étudiants qui ont du temps libre. Cependant, ils planchent sur des travaux de diplôme impressionnants. Bill Lee, directeur du SCAD, ne travaille ici que depuis un an seulement et est passionné : "Ici, les opportunités sont grandioses. Il existe au maximum une ou deux universités comparables." Selon mes impressions, j'aurais bien du mal à le contredire.

Quelle leçon pouvons-nous tirer de ce voyage ?
Surtout le fait que l'économie et la science doivent être encore plus resserrées en Bavière. Sur ce point, les scientifiques et entrepreneurs bavarois, qui ont participé au voyage, se sont entendus. La visite d'HERTY, institut de recherche et de développement de l'université Georgia Southern University, a fait ressortir la façon dont les Américains réussissent à transformer les connaissances scientifiques en produits et applications commercialisables plus efficacement. Peut-être que les stratégies de soutien bavaroises doivent aussi être reconsidérées.

Le garant du grand succès de ce voyage était Craig Lesser. A Atlanta ou Savannah, on n'entend que des éloges sur l'ancien ministre de l'économie de Géorgie. Le juriste et le consultant actuel est un vrai amateur de la Bavière et un sésame expérimenté qui fait céder toutes les barrières. Dès l'automne, il devrait revenir en Bavière. Les régions partenaires de la Géorgie et de Bavière se sont à nouveau un peu plus rapprochées.